Origine de la création d’un régiment de soutien. Pour assurer le soutien de ce vaste complexe militaire, il y avait aux écoles un Commandement des Troupes et Services (C.T.S.). Ce fût la solution jusqu’en 1987. Cette organisation comprenait entre autres, 3 groupements où se retrouvaient les Militaires Du Rang appelés du contingent (MDR).
Le 1er juillet 1987, une première réorganisation a eu lieu avec la création d’un Commandement des Troupes (C.T.) qui prenait la tête des groupements : Groupement Écoles(G.E.), Groupement Auto (G.A.), Groupement Garnison (G.G.). Tandis que le chef d’Etat-Major devenait en plus chef de corps des écoles et que des services communs lui étaient rattachés.
Une 2e réorganisation eut lieu le 28 juin 1988. Dans un souci de simplification, les groupements ont été supprimés et l’organisation a été calquée sur celle d’un régiment, bénéficiant des services communs aux Écoles, mais chargé seul du bon déroulement du service national et de l’exécution de la majeure partie des missions de soutien aux écoles. 4 unités élémentaires furent créées : l’E.M.C.S., Escadron de Manœuvre de Commandement et des Services, la C.I., Compagnie d’Instruction, l’E.E.T., Escadron d’Exploitation et de Transport et la C.C., Compagnie de Camp.
Pour assurer le soutien des écoles, il était donc fait appel au service national ; son organisation en corps de troupe devint une évidence. Une autre raison est apparue, c’est celle qui consiste à donner aux soldats effectuant leur service national, une identité militaire qui les rattache à une structure organisée : le Régiment.
Le 30 mai 1990, le Commandement des Troupes reçoit la garde du drapeau du 64e R. I., il prend le nom de (C.T./64e R.I.). Le 1er juillet 1990 le C.T./64e R.I. devient (R.S./64e R.I.), Régiment de soutien 64e R.I.. Diaporama sur le 64e R.I.
Enfin, la décision ministérielle du 17 juin 1991, donne aux unités de soutien des écoles, le nom de 64e Régiment d’Infanterie. Ce corps a droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918.
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Insigne du Groupement Écoles
Sur le médaillon :
Infanterie, Cavalerie, Artillerie,
Génie, Transmissions ;
représentant le caractère InterArmes
du soutien du camp militaire. |
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AUXILIUM NOSTRUM A DOMINO |
Bref historique du régiment
SALIS - SAMADE
Régiment Suisse servant la monarchie Française, créé sous le règne de Louis XIV ; levé en vertu de la capitulation du 14 août 1671.
Ce régiment a été créé en 1672. Composé à l’origine de soldats suisses, il porte alors le nom de STUPPA (Nom du 1er Chef de corps). Au moment de la Révolution, il prend son nom de 64e régiment d’infanterie (32 grenadiers de ce régiment composeront la garnison de la Bastille, le 14 juillet 1789). Pour pas longtemps, car il est dissous en 1792. Mais il renaît en 1796, sous le nom de 64e Demi-Brigade de ligne. Il participe alors aux campagnes d’Italie, étant en particulier à Mantoue (1796) et Vérone (1797).
En 1803, la Demi-Brigade devient le 64e régiment d’infanterie de ligne. Il fait la campagne d’Allemagne, étant en particulier présent à Austerlitz (avec la division Suchet, du corps de Lannes, il participe aux combats face aux russes de Bagration) et Iéna. Puis il est à Essling (brigade Ficatier, division Frère, corps de Lannes) et Wagram. Lannes étant mort après Essling, c’est Oudinot qui commande alors le 2e corps). Il sera dissous en août 1815, puis reformé à Lille le 1er mai 1823.
Le 3 décembre 1881, le 64 s’installe à Ancenis, au quartier de la Davrays. Dissous à nouveau le 1er janvier 1924 ; il renaît cependant pour une année, de 1939 à 1940.
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Insigne du 64e R.I., recréé en 1990 |
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Depuis juillet 1967, date d’ouverture de la nouvelle école, le C.T.S. et le C.T. puis successivement le C.T./64e R.I.
et le 64e Régiment d’Infanterie ; ont établit leur P.C.
dans ce beau bâtiment datant de 1938.
Suivront le G.S./64e R.I. puis la Division Place.
(De juin 1940 à juin 1944, ce bâtiment abritait la Kommandantur)
Liste des chefs de corps du 64e Régiment d’Infanterie |
Inscriptions figurant sur le drapeau :
Mantoue 1796
Vérone 1797
Austerlitz 1805
Iéna 1806
Artois 1915
Verdun 1916
L’Aisne 1918
Décoré de la croix de guerre 1914-1918 avec 2 palmes, 1 étoile de Vermeil.
Médaille d’or de Milan.
Fourragère Croix de guerre 1914-1918.
Refrain : Les ennemis sont dans le pays.
Pour se faire battre, ils réclament le 64.
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Drapeau du 64eRI, lors de la présentation au drapeau du contingent 92/04, à Ancenis le mercredi 29 avril 1992, Adjudant-Chef PHAROSE, porte-drapeau. |
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Le choix du drapeau du 64e Régiment d’Infanterie, comme emblème des unités de soutien des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, mérite quelques explications. C’est bien sûr un choix longuement mûri.
Le vendredi 23 février 1990, le chef de corps du C.T. (commandement des troupes), se rend au S.H.A.T. (service historique de l’armée de terre), avec l’argumentaire suivant :
1 - Les appelés du C.T., appartiennent à l’Infanterie, il convient d’attribuer un drapeau d’un régiment d’infanterie dissous.
2 - Le drapeau du 64, le 3e depuis la grande guerre, est neuf, il a été perçu le 13 décembre 1984 par le S.H.A.T.
3 - Le 64e R.I. a tenu garnison sur le territoire de la 3e R.M. à ANCENIS, où l’Etat-Major et 2 bataillons étaient cantonnés.
4 - Austerlitz 1805, figure sur ses plis.
5 - Donatien BELLION, appellation de l’ancien îlot T, appartenait à ce régiment.
6 - Le drapeau du 1er bataillon du 64e R.I. avait été remis pour emblème à l’École Spéciale Impériale Militaire.
C’est ainsi que le 30 mai 1990 sur la cour Rivoli, le général RENARD commandant les Écoles, remet solennellement au Lieutenant-colonel de VILLENEUVE chef de corps du C.T. - et à l’origine du projet - ; le drapeau du 64e R.I.
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Quartier Donatien BELLION (ancien îlot T)
Donatien Bellion, né à Messanger, canton d’Ancenis (44)
Soldat au 64e Régiment d’Infanterie
Mort glorieusement à TAHURE - CHAMPAGNE
le 25 septembre 1915
Cette inscription figure sur une plaque de granit, posée sur un chevalet dans la salle de réunion du P.C. Division Place. |
Bouton d’uniforme français du 64e R.I., de l’ancien régime à fin juillet 1914.
Bouton trouvé dans une fosse commune sur un soldat français à Ober-Siebenbrunn en Autriche, le 17 mai 2004.
Photo de droite :
Donatien BELLION
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Le quartier Donatien Bellion a été construit spécialement et livré en 1955, pour loger les élèves officiers des Écoles ; ils y restèrent jusqu’en 1967, date de livraison des bâtiments neufs dans la nouvelle école. Chaque bâtiment recevait 24 élèves. A leur départ, ce sont les appelés des unités de soutien qui l’occupèrent ; actuellement il sert aux troupes de passage. |
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Ce nouveau régiment, recréé en pleine vague de dissolution de bon nombre d’unités de l’armée de terre, avait le mérite de rassembler sous un même commandement, tous les militaires appelés du contingent. Certes, amputé de quelques services communs aux écoles, il avait cependant son état-major, avec B.P.S.R., B.O.I. et services des effectifs, officier de garnison et service de santé. Il tiendra ainsi jusqu’au 31 mai 1995, soit 4 ans.
Les appelés étaient ventilés dans les quatre unités élémentaires citées plus haut. La majorité d’entre eux étaient logés dans le quartier Donatien Bellion ; ceux de l’E.M.C.S. et de la compagnie d’instruction. Dans ce même quartier étaient implantés l’ordinaire et l’infirmerie troupe.
L’E.M.C.S., qui réunissait les appelés de tous les services des écoles (plus de 400 avec les scientifiques du contingent employés à la D.G.E.R.), avait la particularité d’accueillir un peloton blindé ; ce peloton, composé d’A.M.L 60 et 90 et de V.A.B. était le noyau actif d’un escadron blindé, mobilisable au sein du 48e R.I.A.D. Cette singularité, qui valait à son commandant d’unité d’être de l’A.B.C., lui permettait de convoquer 2 fois par an les réservistes et surtout d’effectuer des campagnes de tir au canon et à la mitrailleuse sur le champ de tir de Quiberon.
Ce peloton servait en temps normal comme plastron lors des exercices "mili" des élèves.
Cliquer ici pour voir la Video de la campagne de tir à Saint-Pierre Quiberon du 31 mars au 2 avril 1993 !
Le 1er juin 1995 nouvelle réorganisation, le 64 disparaît en tant que régiment ; il prend alors le nom de Groupement-Soutien / 64e R.I. G.S./64e R.I.. La structure reste identique ; seul le poste de chef de corps est supprimé.
Le 31 mai 1999, le G.S./64e R.I. est dissous et par là même, le soutien des écoles perd la garde du drapeau. Ce dernier est alors remisé au musée du souvenir, où il attend une nouvelle affectation.
Le drapeau du 64e Régiment d’Infanterie aura donc guidé les personnels du soutien des Écoles pendant 9 ans. C’était, je le pense, une bonne idée ; en témoigne l’accueil fait aux jeunes recrues -à 90% locales-, par les habitants des villages alentours, lors des présentations au drapeau ou de la remise de la fourragère.
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Certificat de service national remis à tous les personnels ayant servi au 64e R.I. Ce certificat est une copie d’un original datant de 1918, qui appartient au Lieutenant-Colonel Pierre CHAGNEAU, alors commandant en second du 64 ; dont le grand-père a servi comme sergent au 64e R.I. de 1914 à 1918. Le LCL CHAGNEAU deviendra conservateur du Musée du Souvenir de 1995 à 2003. |
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Le 1er juin 1999, le G.S./64e R.I. donnait naissance à la “Division Place”. L’E.M.C.S. perdait son peloton blindé et devenait “Compagnie Place, C.P.”, la compagnie d’instruction s’éteignait peu à peu pour disparaître en 2001, l’E.E.T devient “l’Escadron Logistique, l’E.L.”, tandis que la C.C. prenait le nom de “Compagnie Travaux d’Infrastructure, la C.T.I.” (*)
Fin 2001, fin de la conscription ; place à la professionnalisation. Les effectifs du soutien en militaires du rang n’ont bien sûr pu être maintenus au même niveau. Remplacés pour un tiers seulement par des engagés volontaires ; une part importante des travaux et des missions qu’ils effectuaient est maintenant sous-traitée. Cette transition déjà délicate à mettre en œuvre, a vu aussi ses difficultés augmenter avec la mise en application simultanée des 35 heures.
Les unités de soutien œuvrent maintenant dans une nouvelle armée. Leur mission reste identique. Elles s’adapteront, comme toujours. Mais il me parait bien difficile dans la configuration actuelle, de leur reconfier la garde du drapeau du 64.
(*) Le 29 juin 2007, la “Compagnie Place” et “l’Escadron Logistique”, sont regroupés en une seule unité : la Compagnie de Commandement et de Soutien “C.C.S.”. Elle tient son PC à l’ancien E.E.T. et a un nouveau fanion.
A l’été 2010, la C.C.S. est rattachée au Groupement de Soutien de la Base de Défense Vannes-Coëtquidan “G.S.B.d.D.” et a pris le nom d’Unité d’Encadrement du Personnel Militaire “U.E.P.M.”. Elle garde le fanion de l’ancienne C.C.S..
L’été 2010 a vu également une refonte générale du soutien du camp et des écoles militaires ; mutualisation des moyens oblige, la Base de Défense Vannes-Coëtquidan (B.d.D.) et le Groupement de Soutien (G.S.B.d.D.) ont été créés. Ils assurent le soutien des Écoles, du 3e R.I.M.A. de Vannes et de nombres d’organismes implantés sur leur territoire.
Le 23 juin 2011, création de la Compagnie d’Encadrement du Personnel Militaire “C.E.P.M.”. Cette nouvelle unité reçoit un nouveau fanion. Son P.C. a rejoint le G.S.B.d.D. dans le nouveau bâtiment à l’Est du Marchfeld.
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