Promotion E.M.I.A. N° 49 “ Colonel DÉODAT du PUY-MONTBRUN ” 2009 - 2011 |
|
Déodat du Puy Montbrun est né à Toulouse le 18 février 1920 dans une fratrie de trois garçons dont le père, ingénieur de chemins de fer, gazé à Douaumont lors de la Grande Guerre, décédera trois ans après.
Il devance l’appel et s’engage en 1938, pour, dit-il « ne pas rater la guerre » juste après le bac. Il est nommé maréchal des logis en 1939 puis il est envoyé à l’école de Cavalerie et du Train de Saumur. Nommé maréchal des logis chef en mai 1940, la guerre le voit rejoindre le Nord-Est de la France. A la fin de la campagne de France, animé d’une farouche volonté de reprendre le combat il traverse à vélo la France occupée et rejoint sa ville de Toulouse, franchissant ainsi la ligne de démarcation. Réintégré dans l’armée d’armistice, il est détaché au 150ème RI à Marmande avant de rejoindre Marseille puis Alep, au sein du 6ème RCA à l’été 1941. Il est ensuite affecté en France au 2ème Régiment de Hussards avant d’être démobilisé en novembre 1942.
A partir de décembre 1942, il œuvre au sein du réseau Confrérie Notre Dame du colonel Passy en tant qu’agent P2, c’est-à-dire agent de renseignement travaillant à plein temps pour la Résistance et chargé de mission de 1ère classe, ce qui est équivalent à un grade de capitaine dans la Résistance. En danger, il s’envole pour l’Angleterre dans la nuit du 4 au 5 août 1944.
Nommé sous lieutenant des FFL, il est breveté parachutiste à Ringway. Parachuté, il accomplit encore en France et hors de France, avec les Américains et les maquis des missions jusqu’à l’armistice. Elles lui valent, à 25 ans la croix de chevalier de la Légion d’honneur et 6 citations ainsi que le grade de lieutenant qu’il conservera dans l’armée d’active.
|
|
|
A la Libération, le lieutenant du Puy-Montbrun est affecté au 8ème Régiment de Chasseurs puis au 1er Régiment de Hussards, mais il est en fait placé dans une position hors cadre dépendant du SA de la DGER. Il participe à la création du centre de Cercottes. Affecté au 11ème choc, il se porte volontaire pour l’Indochine où il restera presque sans interruption de 1950 à 1955. Le capitaine du Puy-Montbrun multiplie les actions de contre-guérilla et de commando avec le Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés qui a pour mission de créer l’insécurité en zone vietminh. D’août à septembre 1952, il mène plusieurs raids de sabotage sur les arrières ennemis. Parachuté au centre Vietnam, il détruit au cours de ses missions de nombreux matériels ferroviaires, maritimes et des ponts.
Après trente trois mois de séjour, Puy-Montbrun rejoint la France, passe le brevet de moniteur parachutiste, retrouve le service Action de Cercottes. Mais un nouvel engin fait son apparition : l’hélicoptère. Sa rencontre avec le commandant Crespin sera à l’origine d’un nouveau mode d’insertion, l’hélicoptère armé. Puy-Montbrun est pressenti pour former une unité de commando opérant à partir de ces engins. Il repart pour l’Indochine au printemps 1954 où il passe son brevet de pilote et est détaché à la 1ère compagnie d’hélicoptères légers d’évacuation sanitaire, première unité dans son genre, équipée d’hélicoptères Hillers.
Puy-Montbrun combat en Algérie, sans interruption de 1955 à 1961. Nommé chef d’escadrons en 1956, il est chef des formations d’hélicoptères opérationnels (FHO) du groupe d’hélicoptère n°2 alors sous les ordres du lieutenant-colonel Crespin. Au GH2, dont il deviendra plus tard le chef de corps, on effectue les premiers vols de nuit. Pour la première fois, on arme les hélicoptères. Avec ses pilotes, Puy-Montbrun découvre tous les jours le moyen de poser les appareils sur des «dropping zone» réputées impossible.
Inlassable, il accomplit 3 000 heures de vol opérationnel et 45 EVASAN de nuit. Chef de corps et pilote, il crée des commandos pour la propre protection de son unité. Le 29 avril 1958, ayant largué son commando au plus près d’une importante résistance rebelle, il se fait lui-même déposer à terre pour redresser le dispositif engagé dans une voie dangereuse. Il est gravement blessé au cours de l’action. Il est fait commandeur de la Légion d’honneur le 26 septembre 1958, à 38 ans. La citation qui accompagne cette promotion le qualifie de « chevalier sans peur et sans reproche ». Il est encore quatre fois cité par la suite, ce qui est rare.
|
|
|
En 1961-1962, commandant en second de la base école des troupes aéroportées, son chef, l’ancien patron de la Légion, le colonel Brothier dit de lui qu’il est l’un des plus brillants officiers supérieurs qu’il lui fût donné d’avoir sous ses ordres.
Il est admis à la retraite en 1964, contre son gré, puis servira encore dans la réserve où il atteindra le grade de colonel, participant notamment à la formation de jeunes officiers réservistes. Pendant quinze ans il poursuit une nouvelle carrière en tant que reporter à Paris- Match. Il se lance dans l’écriture et utilise son expérience comme base à ses romans.
Il publie entre autres “Les chemins sans croix” qui relate les coups de main du GCMA sur les côtes en Annam, “Au-delà de la peur”, un recueil de souvenirs et de réflexions sur son expérience de la guerre puis “l’Honneur de la guerre”. Ses blessures passées lui permettent enfin d’être admis aux Invalides où il décédera en février 2009. |
Rédaction : Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan |
|