René Morel est né le 6 décembre 1908 dans les Vosges, à Granges-sur-Vologne. Étudiant, il est appelé sous les drapeaux et admis à suivre le cours des élèves-officiers de réserve à Saint-Cyr en mai 1930. Promu sous-lieutenant de réserve en octobre suivant, il signe un engagement militaire et devient sous-lieutenant d’active en août 1933. Il sert successivement au 32e puis, comme lieutenant, au 35e Régiment d’infanterie avant d’être muté au 1er Régiment étranger à Alger.
Il prend part à la campagne de Norvège en mai et juin 1940 avec la 13e Demi-brigade légère de montagne. Chef de section de mitrailleuses, il se distingue et reçoit une citation à l’ordre du corps d'armée. Évacué vers la Grande-Bretagne le 16 juin 1940 avec l’ensemble du corps expéditionnaire français de retour de Norvège, il décide de s’engager dans les Forces françaises libres. Promu capitaine, il prend part, avec la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, à l’opération “Menace” devant Dakar en septembre 1940 puis débarque au Cameroun début octobre. Nommé au commandement de la 2e compagnie du 1er Bataillon de légion, il fait mouvement vers l’Erythrée avec la Brigade française d’Orient pour participer aux combats contre les Italiens. Blessé le 15 mars 1941 à Keren par une balle au bras, il conserve cependant le commandement de sa compagnie pendant 24 heures avant d'être évacué.
Rétabli, il rejoint son unité à Qastina en Palestine, à la veille de la campagne de Syrie de juin 1941 à laquelle il prend part. René Morel participe ensuite à tous les combats avec la “13”. À la tête de sa compagnie à Bir-Hakeim, il inflige de lourdes pertes à la division blindée Ariete lors de la première offensive du 27 mai 1942. Il y est blessé de nouveau à trois reprises par éclats de mortier et par balle les 10 et 11 juin 1942. René Morel est encore une fois blessé par éclats d’obus à l’Himeimat (El Alamein) le 24 octobre 1942.
En mai 1943, à l’issue des opérations de Tunisie, il prend le commandement de la 2e BLE avec le grade de chef de bataillon. Il est à nouveau blessé le 23 mai 1944 en organisant la défense de Monte-Leucio. Il n’accepte de se faire évacuer qu’après avoir terminé son travail et revient, non guéri, pour reprendre le combat à la tête de son bataillon à Radicofani. Il débarque en Provence le 29 août 1944. Quittant son commandement, René Morel devient adjoint du commandant de la 13e DBLE en octobre 1944 avant d’être détaché, en novembre, au cabinet militaire du ministre de la Guerre. Il termine la guerre avec 6 blessures et autant de citations.
Lieutenant-colonel en juin 1946, il reste au cabinet du ministre de la Guerre jusqu’à son retour à la 13e DBLE dont il prend le commandement en Indochine en avril 1949. Il se distingue au cours de plusieurs opérations difficiles dans la Plaine des Joncs et dans la région d’An Thon Tay. Promu colonel en janvier 1951, il est de retour en métropole trois mois plus tard et affecté à l'État-major du commandement suprême des Forces alliées en Europe.
Nommé adjoint du général commandant la 9e Division d’infanterie à Orléansville en Algérie à l’été 1957, il fait preuve d’une grande activité dans les opérations de pacification. En 1960, René Morel est nommé inspecteur de la Légion étrangère et reçoit ses étoiles de général de brigade. Adjoint au général commandant le 3e Division en Allemagne (1962-1964), il reçoit le commandement de la subdivision des Alpes-Maritimes (1964-1966) et est promu général de division. Il termine sa carrière comme commandant de la 64e Division militaire à Dijon (1966-1968).
Grand Officier de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941, Grand Croix de l’Ordre National du Mérite, Croix de Guerre 1939-1945 (6 citations), Croix de Guerre des TOE (2 citations)… Son parcours exemplaire guidera nos élèves-officiers dans leur engagement. |