Louis Michard est né le 22 février 1914 à Chamblet dans l’Allier où ses parents sont cultivateurs. Son père, ancien combattant de la Grande Guerre, meurt alors qu’il a 13 ans.
Après le certificat d’études, il entre en 1930 au petit séminaire du Réray près de Moulins. Il effectue son service militaire au 152e Régiment d'infanterie en 1934 et, à sa libération un an plus tard, entre comme séminariste aux Missions étrangères à Bièvres (Essonne) puis au grand séminaire de la rue du Bac à Paris.
Mais bientôt la guerre le rattrape et il est mobilisé comme caporal de réserve le 29 août 1939 au 121e Régiment d'Infanterie de la 25e Division motorisée. Il stationne ensuite en Lorraine puis dans le Nord. Le 20 mai 1940, Louis Michard est grièvement blessé à la jambe par des éclats d’obus, à la frontière franco-belge.
Le lendemain matin, monté sur un vélo, aidé d’un camarade, il rejoint le poste de secours régimentaire d’où il est envoyé à Lille. Il parvient à Zuydcoote, au nord de Dunkerque le 28 mai. Évacué en Angleterre, il se retrouve à Douvres le 1er juin.
C’est à l’hôpital qu’il prend connaissance de l’Appel du 18 juin. Refusant la défaite, il décide rapidement de rester en Angleterre et de rallier le général de Gaulle. Sa blessure guérit difficilement mais, le 20 septembre, il signe son engagement dans les Forces françaises libres. Après une dizaine de jours de convalescence, il part, au début du mois d’octobre 1940, pour Camberley. Caporal-chef, il suit le peloton d’EOR et en sort troisième avec le grade d’aspirant avant d’être affecté à la 2e Compagnie autonome de chars de combat en l’AEF en 1941 sous les ordres du capitaine Ratard.
Louis Michard se trouve successivement à Pointe-Noire, Brazzaville, Fort-Lamy, Kano et Alexandrie. Le 1er juillet 1943 en Tripolitaine, à Sabrata, son unité devient la 2e Compagnie du 501e Régiment de chars de combat au sein de la 2e DB du général Leclerc.
En mars 1944, Louis Michard est promu au grade de lieutenant. Il débarque le 2 août 1944 à Utah Beach en Normandie. A bord de son char “Montmirail”, il commande la 1ère section de la 2e Compagnie et s’illustre le 12 août lors des combats de la Forêt d’Ecouves, près d’Alençon où il est blessé.
Le 24 août au soir, accompagnant le détachement du capitaine Dronne, il est l’un des premiers à entrer dans Paris à la tête de sa section composée des chars “Montmirail”, “Romilly” et “Champaubert”. Sur la route qui le conduit à la capitale, au Petit Massy, le lieutenant Michard fait ouvrir le feu sur une batterie de la Flack enterrée et parvient à détruire cinq canons de 20 mm.
Il prend part ensuite aux campagnes de Libération des Vosges et de l’Alsace. Le 2 octobre 1944, chargé d’une contre-attaque sur le village d’Anglemont, avec mission de tenir coûte que coûte, il fonce avec le plus grand mépris du danger, menant le combat de façon admirable, et détruit à lui seul deux chars Panther.
Louis Michard participe ensuite à la Libération de Strasbourg le 23 novembre 1944.
En janvier 1945, le 501e RCC est mis à la disposition de la 1re Armée française du général de Lattre de Tassigny en vue de la réduction de la Poche de Colmar. Dès le 26 janvier, les attaques sont lancées.
Le 28 janvier 1945, au cours de la prise de Grussenheim, Louis Michard s’écroule dans la tourelle de son char, mortellement blessé. Il est d’abord inhumé à Saint-Dié dans les Vosges puis à Doyet dans l’Allier.
• Chevalier de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945 • Croix de Guerre 1939/45 (6 citations) • Médaille des Blessés • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre |