Promotions E.S.M.4 “ Chef de Bataillon Raymond DRONNE ” Cycle 2014 - 2015 |
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Raymond Dronne est né à Mayet, dans la Sarthe, le 8 mars 1908. Il est issu d’une famille d’agriculteurs et de meuniers. Après des études primaires dans la région d’Écommoy et de Mayet, il fréquente le lycée du Mans puis rejoint les universités de Leipzig et de Berlin. Diplômé de l’École libre des Sciences Politiques, docteur en droit de la faculté de Paris, il sort major de l’École de Journalisme de Paris. De 1931 à 1932, il effectue son service militaire dans l’infanterie métropolitaine. Après avoir suivi les cours d’Élève Officier de Réserve de Saint-Maixent, il est nommé sous-lieutenant en 1932. En 1934, il intègre l’administration coloniale et est affecté au Cameroun comme administrateur de la France d’Outre-Mer.
Alors lieutenant de réserve de l’infanterie coloniale, il est mobilisé en 1939 dans les forces de police du Cameroun. Refusant l’armistice, il joue un rôle clé dans le ralliement pacifique de Yaoundé à la France Libre et se place en août 1940 sous les ordres du général Leclerc. Promu capitaine en mars 1941, il prend la tête de la 1re compagnie de découverte et de combat du 1er régiment de tirailleurs du Cameroun (RTC). Fin 1941, il est affecté au Groupe Nomade du Borkou au Tchad et participe aux opérations du Fezzan, de Tripolitaine et de Tunisie. Pris pour cible par l’aviation ennemie, il est grièvement blessé le 10 mars 1943 au Ksar Rhilane. Soigné en Égypte, il prend le commandement de la 9e compagnie du Régiment de Marche du Tchad (RMT). Celle-ci, plus connue sous le nom de Nueve, compte une majorité de volontaires républicains espagnols. Ces « champions de la liberté », comme aime à les appeler le capitaine Dronne, entament une phase de préparation au Maroc puis en Angleterre. La Nueve débarque à Saint-Martin de Varevile le 4 août 1944 où elle résiste une semaine aux contre attaques des SS-panzerdivisionen Adolf Hitler et Das Reich.
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Description héraldique : Targe aux couleurs du ruban de l’ordre des compagnons de la Libération brochée d’une carte de France d’azur chargée d’une ancre encablée d’or à la tige formant une croix de Lorraine.
Le tout broché d’une épée d’argent à la garde d’or accompagnée en chef dextre du grade et du nom en capitales d’or posées en pal « CBA DRONNE » et en chef senestre d’une plaque de grand officier de la Légion d’Honneur ».. |
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« Dronne, filez sur Paris, entrez dans Paris, passez où vous voudrez, dites aux Parisiens de ne pas perdre courage, que demain matin la division toute entière sera dans Paris ! ». Tels sont les ordres du général Leclerc à Raymond Dronne. A la tête de la Nueve, il devient le premier officier français à entrer dans Paris le 24 août 1944. À la suite de la contre-attaque des Ardennes, il est décoré de la Légion d’Honneur et nommé chef de bataillon en janvier 1945. Volontaire pour le corps expéditionnaire français au Moyen-Orient en septembre, il commande le 4e bataillon du Régiment de Marche du Tchad en Indochine, où « il ne s’est pas contenté d’être un grand chef de guerre et a, en Indochine, grâce à ses qualités d’administrateur et sa compréhension, transformé un succès militaire en réussite sur le plan politique. » (extrait de Mémoire de proposition dans l’ordre de la Légion d’Honneur).
Promu colonel en 1947, il quitte le service actif et débute une carrière politique. Il est élu maire d’Ecommoy (Sarthe, 1947-1983), puis sénateur de la Sarthe en 1948. Élu député aux élections législatives de 1951, il perd son siège en 1962. Il le retrouve en 1973, et devient président de la Commission de la Défense Nationale de 1976 à 1978. Il fut particulièrement reconnu pour sa fine analyse des relations franco-allemandes.
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Il décide de se retirer de la vie politique en 1978 pour se consacrer pleinement à l’écriture. En se basant sur ses carnets de route et avec l’aide de la maison des anciens de la 2e DB et de la Fondation Leclerc de Hauteclocque, il écrit plusieurs ouvrages, dont La révolution d’Alger en 1958, Le Serment de Koufra en 1965, La libération de Paris en 1970, Carnets de route d’un croisé de la France Libre en 1984, L’hallali de Paris à Berchtesgaden en 1985 et Vie et mort d’un Empire : la décolonisation en 1989.
Raymond Dronne décède à Neuilly-sur-Seine le 5 septembre 1991. Il est inhumé à Mayet dans la Sarthe.
Raymond Dronne est aujourd’hui notre parrain de promotion, 70 ans après son entrée dans Paris à la tête de la 2e DB. Successivement officier de réserve, membre des Forces Françaises Libres et homme politique, son parcours fut une alchimie entre les mondes civil et militaire, à l’instar de celui de nombre d’élèves du 4e Bataillon.
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Biographie du C.B.A. Raymond DRONNE, lue lors de la cérémonie du jeudi 4 décembre 2014
Rédaction et droits : 4e bataillon de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr |
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