Cette terre libanaise qu’il a connue et aimée, il la retrouve une seconde fois en septembre 1983 au sein de la force multinationale de sécurité à Beyrouth.
Arrivé sur le sol libanais, le 20 septembre 1983, le Lieutenant de La Bâtie découvre le poste IRMA, bientôt rebaptisé Drakkar et dans lequel il sera cantonné avec sa section. Excellent observatoire sur Beyrouth, cible parfaite, ce poste deviendra un symbole : celui du sacrifice.
Le 23 octobre à 6H20 du matin, après une première explosion dans la ville, l’immeuble Drakkar, frappé à son tour, s’effondre et entre dans la légende. Les soldats perdus cherchent immédiatement leur chef, celui qui les a toujours guidé et dont ils ont besoin plus que jamais. Sa voix se fait entendre, faible mais présente à tous. Le Lieutenant rassure et, naturellement, se met à réciter, pour ses hommes comme pour lui-même, la Prière.
Prière du parachutiste, prière de l’EMIA qu’il a appris à ses hommes et qui, une dernière fois les rassemble et les soutient. Le Lieutenant s’est tu; la prière raisonne maintenant dans les décombres comme une oraison. Il sera retrouvé parmi les premiers, un sourire de paix sur le visage, sourire que ses soldats et ses proches lui ont toujours connu, et qui l’accompagne aujourd’hui.
En ce soir, la promotion Lieutenant Antoine de La Bâtie rend hommage aux 58 soldats tués au Drakkar et met à l’honneur la jeunesse, le sourire, la Foi et l’abnégation qui font les grands chefs, les grands soldats et dont le Lieutenant Antoine de La Bâtie est le digne représentant.