Né le 27 Août 1912 à Valmanya, dans les Pyrénées Orientales, Abdon Robert CASSO suit une formation à l’école des Mines d’Alès, d’où il sort major de sa promotion, avant d’être appelé sous les drapeaux. Le 20 Octobre 1934 il débute ainsi à l’école militaire et d’application du Génie sa carrière militaire en tant qu’EOR et obtient son galon de sous-lieutenant de réserve. Souhaitant poursuivre sa carrière dans l’Armée, il obtient le droit de passer dans l’active en 1935, à l’issue de sa formation. Affecté au 7e Génie en Avignon il est envoyé au 1er bataillon du Génie le 14 septembre 1935, sous les ordres du commandant Malau. Il y assure la direction de travaux de construction pour quatre-vingt-six ouvrages de fortification en l’espace de trois ans. Nommé chef de chantier à la tranche Wittring-Rohrbach il dirige la construction du fort Rohrbach et de ses six casemates.
En Juin 1940, resté au fort Rohrbach encerclé par les troupes allemandes, lui et ses soldats parachèvent les constructions et résistent face à l’ennemi. Le 22 juin 1940 l’armistice oblige les divers ouvrages à se rendre. Le 2 juillet, la Wehrmacht prend possession du fort et le lieutenant Casso est fait prisonnier comme 25 000 combattants de la ligne Maginot. Mais le 15 septembre 1940, alors prisonnier à Ludwigsburg, il s’évade, rejoint son village natal et quitte l’armée d’armistice pour entrer en résistance.
A 28 ans, il est élu maire de Valmanya. Le village devient très vite un point de passage privilégié pour tous ceux qui souhaite rejoindre l’Afrique du Nord ou l’Angleterre. Le 1er Février 1941, il contracte avec son épouse un engagement au F.F.I. et fonde avec René Horte la «Sainte Jeanne» afin d’organiser, de coordonner et de soutenir les filières résistantes qui transitent clandestinement par Valmanya. Il mène en parallèle une étude approfondie sur les liaisons routières et ferroviaires entre le golfe de Gascogne et le golfe du Lion et s’applique à renseigner le réseau «Pedro», tout en menant des actions de guérilla. Il est très vite nommé chef de la résistance des Pyrénées Orientales grâce à la qualité de son travail et l’exemplarité de son engagement. Cependant, l’arrestation de plusieurs membres de son réseau en septembre 1943 le pousse à rejoindre le réseau «Darius». Le 1er Mai 1944, il est alors nommé chef de mission de 2e classe et reçoit la mission d’organiser l’antenne Nord-Est du réseau. Aux ordres du lieutenant-colonel Vedel, il s’installe à Reims et recrute quelques agents travaillant au ministère de l’intérieur. Spécialisé dans le renseignement, il parvient à transmettre certaines informations capitales à Londres. Le 28 Juin 1944, il commande sa formation en menant l’attaque contre un détachement de Mézières, et veille à ne faire aucune exécution sommaire et à remettre ses prisonniers aux forces américaines. Le 14 Août 1944 il est touché par des éclats de balles, mais intègre très vite les troupes combattantes américaines. Son action durant la Seconde Guerre mondiale lui vaut le 29 juillet 1953 d’obtenir la qualité de «Français-Libre».
Le 1er Octobre 1950, le commandant Casso est affecté dans les forces terrestres du Nord-Vietnam à la sous-direction du Génie du Tonkin. Il s’y consacre à la construction d’éléments défensifs. Cité par le général de Lattre de Tassigny à l’ordre de la division, il obtient la croix de guerres des théâtres d’opérations extérieures avec étoile d’argent. A la tête du 73e bataillon du Génie basé à Haiphongh il organise la défense du camp de Na-San, ce qui lui vaut une nouvelle fois d’être cité à l’ordre de l’armée en 1952 par le général Gilles. Le 18 Janvier 1953, il est fait officier de la Légion d’Honneur avant de repartir pour la Métropole. A son retour en France il prend le commandement du Génie divisionnaire de la 69e DB. En 1961, le colonel Casso est envoyé en Algérie à la tête du Génie de la région d’Alger. Il s’illustre en réalisant et en entretenant le dispositif de protection qui permet de sauver le câble sous-marin reliant Fort de l’Eau à la Métropole. Le 17 mars 1962, il est grièvement blessé et est rapatrié en Métropole.
Le 16 mars 1963, Le colonel Casso reçoit le commandement du Régiment de Sapeurs-Pompier de Paris. Il met alors tout en œuvre pour que le régiment appartenant à l’infanterie passe dans l’arme du Génie. Il œuvre en outre à la restructuration du régiment et le 1er Mars 1967 le Général de Gaulle crée la brigade de Sapeurs-Pompiers de Paris. Le 1er Avril 1967, le Colonel Casso est promu général de Brigade et est maintenu à la tête des Sapeurs-Pompiers de Paris. Son action dans la modernisation du corps de Sapeurs-Pompiers est déterminante, notamment les avancées relatives au caisson mobile d’oxygénothérapie hyperbare.
Atteint par la limite d’âge, il quitte le service le 27 août 1970.
Le général Casso était Grand officier de la légion d’honneur, commandeur de l’American Legion, et titulaire de la Croix de guerre 39/45 avec palme, de la Croix de guerre des TOE avec 2 palmes et 3 citations, de la Médaille de la Résistance, de la Croix de la valeur militaire avec palme, de la Médaille des évadés, de la Médaille de Vermeil pour acte de courage et de dévouement, de la Croix du combattant volontaire de la Résistance, de l’Ordre national du Viet-Nam, et de la Croix de la bravoure du Viet-Nam avec citation. Il était également Officier dans l’ordre du mérite civil de la Thaïlande, Officier du mérite agricole, Chevalier des palmes académiques, et titulaire de la Médaille de l’éducation physique et sportive. |