Promotion E.M.I.A. N° 50 “ Général BIGEARD ” 2010 - 2012 |
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Né à Toul le 14 février 1916, Marcel Bigeard effectue son service militaire en 1936 ; il est libéré comme sergent de réserve.
En 1939, rappelé sous les drapeaux, il est volontaire pour servir dans les corps francs et lutte contre les Allemands dans les Vosges jusqu’à l’armistice, devant se constituer prisonnier.
En novembre 1941, à sa troisième tentative il réussit à s’évader et rejoint les troupes présentes au Sénégal puis au Maroc. Il est nommé sous-lieutenant. En 1943, il est formé par les Britanniques, à Alger, aux techniques du combat commando et de la guerre clandestine.
En août 1944, à la tête de son équipe, il est parachuté dans l’Ariège pour encadrer les maquis. Il participe ainsi à la libération de Foix et les succès remportés lui valent d’être fait chevalier de la légion d’Honneur.
Il est alors promu capitaine d’active.
Après la guerre en Europe, le capitaine Bigeard va découvrir cet Indochine qui va si profondément marquer son existence. A partir de Novembre 1945, il y effectue trois séjours successifs, en particulier au Tonkin où il contribue à la mise sur pied des bataillons Thaï.
Lors de son 3e séjour, à l’été 1952, il est à la tête du 6e bataillon parachutiste colonial. Il est parachuté en octobre sur Tu Lé pour ralentir la progression des forces Vietminh qui déferlent sur le pays Thaï. Ayant couvert le repli de différents postes et poursuivi par plusieurs régiments VM, il parvient à rejoindre les lignes après une marche héroïque qui restera dans les annales de l’Histoire.
Les paras de Bigeard entrent dans la légende. Le 6e B.P.C. se distingue à nouveau en juillet 53 lors de l’opération Hirondelle sur Lang Son.
Puis, en novembre, c’est l’opération Castor qui permet de ré-occuper la plaine de Diên Bien Phù ; en décembre, commandant le groupement aéroporté numéro 4, Bigeard brise l’offensive VM au Moyen Laos. Le 16 mars 1954, le 6e B.P.C. est à nouveau parachuté sur Diên Bien Phù alors que la bataille fait rage depuis 3 jours.
Insigne de la 50e promotion de l’E.M.I.A., homologué sous le N° G 5308 |
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Promu lieutenant-colonel, Bigeard devient l’un des héros de la résistance du camp retranché où il coordonne les unités d’intervention. Fait prisonnier le 7 mai, lors de la chute du camp, il est libéré 4 mois plus tard après avoir connu les pires conditions de détention.
En octobre 55, il est en Algérie à la tête du 3e régiment de parachutistes coloniaux dont l’emblème est présent ce soir parmi nous. Il applique au régiment ses méthodes pour en faire, comme il le dit lui-même, « un outil d’élite, polyvalent et adapté à cette guerre subversive ». Les opérations alors se multiplient ; le régiment se distinguant notamment lors de la bataille d’Alger contre les poseurs de bombes.
En 1960, après avoir assuré le commandement du secteur de Saida, Bigeard quitte l’Algérie où il a su imposer aux fellaghas sa volonté indomptable et sa science du combat. Il rejoint alors la république Centrafricaine.
Breveté de l’école de guerre, il commande, en 1964, la 25e brigade parachutiste à Pau puis la 20e B.P. à Toulouse. Il accède au grade de général de brigade en 1967. Commandant des Forces terrestres au Sénégal en 1968, il prend la tête des forces du sud de l’océan Indien en 1971 comme général de division. Promu général de corps d’armée le 1er mars 1974, il achève sa carrière en dirigeant la 4e région militaire à Bordeaux.
En 1975 il est appelé par le Président Giscard d’Estaing, comme secrétaire d’État à la Défense. Il deviendra par la suite député de Meurthe et Moselle et président de la commission de défense.
Il s’éteint le 18 juin 2010 à l’âge de 94 ans.
De militaire du rang au grade de général 4 étoiles, Marcel Bigeard s’est forgé un destin hors du commun. Grand croix de la légion d’honneur, 25 fois cité, 4 fois blessé, il demeure dans les mémoires comme un chef charismatique et un combattant hors pair.
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Rédaction : Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan |
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