Promotions E.S.M.4 “ Capitaine Erwan BERGOT ” Cycle 2015 - 2016 |
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Erwan Bergot est d’ascendance bretonne et est né à Bordeaux le 27 janvier 1930. Sa jeunesse est marquée par les souvenirs de 1940 et l’entrée des troupes allemandes à Bordeaux puis, en 1945, par le retour des troupes françaises. Une préparation militaire lui fait découvrir les parachutistes. Après deux mois au 3e bataillon du 1er régiment de chasseurs parachutistes, il est nommé aspirant à l’issue du stage des officiers de réserve à Saint-Maixent. Par la suite, il est affecté au 18e bataillon parachutiste de choc à Bayonne, puis au 11e bataillon de choc à Perpignan.
C’est comme officier de réserve en situation d’activité (ORSA) qu’il débarque à Saïgon en juillet 1951. Affecté au 22e régiment d’infanterie coloniale à Bien-Hoa, dans l’Est cochinchinois, le sous-lieutenant de réserve va apprendre au contact de sa troupe autochtone les particularismes du conflit indochinois. En octobre 1952, le sous-lieutenant Bergot est muté au Tonkin où il rejoint le 6e bataillon de parachutistes coloniaux du commandant Bigeard. Pendant plus d’un an, il participera aux faits d’armes du bataillon Bigeard : Thu-Lé, défense du camp retranché de Na-San, opérations du delta tonkinois, coup de main sur Langson au cours d’ “Hirondelle”. En décembre 1953, quand le dispositif de l’opération Castor est en place sur le site de Dien-Bien-Phu, le lieutenant Bergot est affecté à une unité créée pour la circonstance : la 1re compagnie étrangère parachutiste de mortiers lourds. Il va y participer aux cent soixante-dix jours de la bataille de Dien-Bien-Phu. Prisonnier, le lieutenant Bergot connaît les marches forcées imposées par le Vietminh aux onze mille sept cents prisonniers jusqu’aux camps d’internement. Il y passe quatre mois dans des conditions particulièrement éprouvantes et est classé «disciplinaire» après une tentative d’évasion avortée. En septembre 1954, il est parmi les trois mille neuf cents prisonniers libérés par le Vietminh.
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Chevalier de la Légion d’Honneur, trois fois cité, le lieutenant Bergot est rapatrié en France et obtient un congé de quatre mois de fin de campagne après avoir été hospitalisé à Bégin. En mars 1955, il est rappelé pour servir en Algérie au 3e régiment de tirailleurs algériens puis au 47e bataillon d’infanterie. Il refuse sa nouvelle démobilisation et demande une nouvelle fois son activation.
Après un nouveau stage à Saint-Maixent le lieutenant Bergot devient officier d’active en octobre 1957. De retour en Algérie, Il quitte le 47e bataillon d’infanterie pour rejoindre la «section d’officiers itinérants» du 5e bureau de la 10e région militaire où il mène des opérations d’action psychologique. Il sert notamment sur la frontière tunisienne et est récompensé par une quatrième citation.
En avril 1960, après vingt-cinq mois de présence en Algérie, il rentre en France. Le général Gilles, sous les ordres duquel il avait servi à Na-San, le choisit pour servir à son cabinet à Toulouse, d’où il commande la région militaire. A la mort du général Gilles, en août 1961, le lieutenant Bergot repart sur sa demande pour l’Algérie où il retrouve la Légion étrangère, dans les rangs du 2e régiment étranger de parachutistes.
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Il y sert comme chef de section. En novembre 1961, au cours d’un accrochage dans le Nord-Est Constantinois, il est grièvement blessé à l’œil droit dont il ne recouvrera pas l’usage. Désormais le combat par les armes d’Erwan Bergot est terminé.
Il continue à servir sous l’uniforme jusqu'en 1965. Après sa convalescence, en mai 1962, le capitaine Bergot est affecté au service d’informations et d’études cinématographiques (futur SIRPA) et devient le premier directeur de la revue Terre-Air-Mer (TAM). Très affecté par ses blessures, il démissionne en 1965. Par la suite, pendant près de trente ans, il compose une œuvre d’une quarantaine d’ouvrages consacrés, pour la très grande majorité, à ses frères d’armes. Il décède le 1er mai 1993 et il est inhumé au cimetière du Père Lachaise, à Paris.
Le choix du capitaine Erwan Bergot comme parrain de la promotion 2015-2016 du 4e bataillon de l’école spéciale militaire de Saint Cyr s’impose pour deux raisons. Tout d’abord, la richesse de son parcours militaire : du statut d’officier de réserve à celui d’officier de carrière, ainsi que ses services dans de très nombreuses subdivisions de l’infanterie et sur deux théâtres d’opérations majeurs offrent un relief et une densité d’expériences propres à susciter l’édification de jeunes élèves-officiers. Par ailleurs, ses qualités d’écrivain et son témoignage citoyen au-delà de son engagement militaire, revêtent un sens et une acuité très appropriés au regard de la diversité des origines et des cursus des élèves-officiers servant au 4e bataillon.
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Biographie du Capitaine Erwan BERGOT, lue lors de la cérémonie du vendredi 4 décembre 2015
Rédaction et droits : 4e bataillon de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr |
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