Il entre à Saint-Cyr en 1947 où il approfondit ses réflexions sur sa vocation. Sa vie durant, il s’efforcera toujours d’harmoniser devoir familial et devoir patriotique. Officier prometteur au caractère de feu, ne tolérant ni l’incompétence ni la médiocrité, Beaumont imprime sa marque auprès de ses camarades de la promotion Rhin et Danube, qui reconnaissent unanimement en lui un meneur incontesté. Sorti 36e en octobre 1949, il choisit les troupes aéroportées et sert au 1er RCP.
Très rapidement et forçant les délais, il est volontaire pour servir en Extrême-Orient où pendant deux ans il reste à la tête d’une section de combat. Deux fois blessé, quatre fois cité à l’ordre de l’armée, chevalier de la Légion d’Honneur, il revient d’Indochine proposé pour le grade de Capitaine à titre exceptionnel. Serge Beaumont n’a alors que 27 ans et deux ans de grade de Lieutenant.
Rentré en métropole en mars 1954, il est affecté sur sa demande comme instructeur à Coëtquidan et prend le commandement d’une compagnie d’élèves de la promotion Franchey d’Esperey (1955-57). Deux années durant, il s’adonne avec passion à la formation des jeunes, enracinant en eux les sources profondes de sa vocation d’officier, les marquant de son empreinte et leur montrant l’exemple du goût de l’effort, de l’excellence, et du don total de sa personne.
C’est au mois d’août 1957 que le Capitaine Beaumont rejoint l’Algérie où l’appelle son désir d’action. Affecté au 9e RCP, il prend le commandement de la 3e compagnie qu’il mène avec succès dans tous les combats où le régiment est engagé, en particulier dans la zone de Souk-Ahras.
Le 29 avril, au terme d’une deuxième journée de combats intensifs, sa compagnie est engagée d’urgence par hélicoptère sur le massif du djébel Mouadjene. Presque aussitôt après son poser, la « 3 » est encerclée par deux compagnies rebelles fortement armées. Blessé une première fois, Beaumont continue à commander, debout, son poste radio à la main. Son sang-froid galvanise ses hommes, submergés par le feu ennemi. Atteint d’une nouvelle balle, il tombe au moment de donner héroïquement le dernier assaut. Son sacrifice aura permis de remporter la victoire.
Cet officier d’élite devait trouver là « une mort à la hauteur de lui-même, à la hauteur de sa foi patriotique et à la hauteur de sa foi chrétienne » dira son chef de corps le Lieutenant-colonel Buchoud dans son éloge funèbre. Serge Beaumont rentrait à cet instant dans l’histoire, fidèle à l’idéal qu’il s’était fixé : ne pas tomber, ne jamais faillir, pour ne pas faire tomber.