“ GUILLERIEN ”           
VILLAGE de GUILLERIEN
Le village : Situé sur la commune de Campénéac, à 5 km à l’Est de ce bourg, le village de Guillerien est bordé au sud par le ruisseau du Moulinet, appelé aussi ruisseau du Val de Guillerien. Son accès se faisait par un chemin Sud-Nord et non comme actuellement par un route goudronnée qui passe à son Nord, puis par un chemin Sud. C’était un important village de 81 habitants au moment de son expropriation en 1910. Ce village éloigné du bourg, était réputé bon, religieux et riche. On y avait beaucoup bâti et confortablement. Sans doute à cause de la distance, les habitants allaient à la messe à Beignon, beaucoup plus rapproché ; mais restaient très attachés à leur paroisse.

Le château : Il était situé à l’Est du village, construit au bord du ruisseau du Moulinet. Il était fortifié ; on n’en fait pas mention avant 1457. Il appartenait alors aux seigneurs de Bernéant et en 1587, Catherine de Boisglé, épouse de Mathurin Bouan, seigneur de Tizé en Cesson, qu’elle avait épousé vers 1580, signe : dame douairière de Tizé, de Bernéant et de Guillerien.

La tradition raconte que le château servait d’abri à des fameux brigands nommés Guillery ou Guilleri. Ils étaient trois frères ; Philippe, Mathurin et Guillaume. Leur père, Jean, était chevaucheux ordinaire de l’écurie du roi, officier ligueur né en 1542 et mort en 1602. Ils devinrent chefs de bande à partir de 1601 et à la tête de 500 brigands, ravagèrent la Saintonge. Le roi Henri IV ordonna leur capture. Mathurin fut tué près de Saintes en 1608, Philippe arrêté à la Rochelle le 25 novembre 1608, mais Guillaume réussi à s’enfuir et se réfugia au château de Guillerien ; d’où il continua ses brigandages dans la région.
Après un énième méfait commis près de Chateaubriant, s’étant fracturé la jambe, il retourna à Guillerien. Et c’est là, traqué, assiégé et bombardé, que les troupes de la prévôté s’en emparèrent et le pendirent à la cime d’un chêne, sur un tertre en face du château.
Les murailles de Guillerien furent détruites et les douves comblées par ordre du roi et ce fut, dit-on, avec les matériaux de cette forteresse que furent rebâtis en partie vers 1610, les châteaux de Bernéant et de la Chasteigneraie et les maisons du village de Guillerien. On voyait encore en 1913, l’emplacement des murs d’enceinte et des fossés de cette place, autour desquels des douves fort larges formaient un vaste carré. Le pont-levis, jeté sur le ruisseau, existait encore.

Village de GUILLERIEN en 1925. La surface carrée à l’Est est celle du château des frères Guilleri.
Village de GUILLERIEN en 1848 ; Première carte à hachures. En bleu le ruisseau du Moulinet. Source Alt : 143m.
Le ruisseau du Moulinet, orienté Sud-Ouest - Nord-Est, longeant le château. Photo : 25 mars 2012
Une des nombreuses maisons en ruines du village de GUILLERIEN. Photo : 25 mars 2012
Une curiosité du village : un puits carré. Photo : 16 juin 2015
Autre vestige remarquable : Un des 4 fours à pain du village, dont celui-ci coincé entre deux ifs. Photo : 25 mars 2012

Le village de Guillerien, de par sa position et son accessibilité est l’objet de visites historiques (exceptionnelles) lors d’événements particuliers tels que les journées européennes du patrimoine.
C’est ainsi que le samedi 19 septembre 2015, l’Association “Aux Gâs de Campeniâ” de Campénéac, proposait une découverte de ce village fantôme. Les visiteurs arrivés en bus à Guillerien, embarquaient dans les carrioles tirées par des magnifiques chevaux frisons et percherons. Une promenade qui offrait la possibilité de descendre au coeur du village. Des guides expliquaient ensuite les anecdotes et animaient brillamment cette incursion dans l’histoire des lieux.
Et dernièrement, le samedi 16 septembre 2023, dans les mêmes circonstances, c’est l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan qui organisa une reconstitution historique. Arrivés également en bus, les visiteurs purent assister à sept tableaux vivants, évoquant tout ce qui s’était passé ici, du 17e siècle (le brigandage des frères Guilleri) à nos jours (les expropriations et la création des champs de tir).
A noter que dans cette très bonne représentation, les nombreux acteurs étaient tous militaires et appartenaient à la structure EEN2 (Espace Entraînement de Niveau 2), qui gère le camp et les champs de tir.
- Page créée le 4 juin 2008, modifiée le 19 septembre 2015 et le 16 septembre 2023

Rappel : L’accès au camp militaire de Coëtquidan est interdit !