Biographie du parrain, lue lors du baptême de la promotion le samedi 22 juillet 2023       
      Promotion E.S.M.  N° 209  “ Capitaine GOUPIL ”   2022 - 2025
Capitaine Robert GOUPIL

Il est des hommes qui s’inscrivent dans l’âme de ceux qu’ils mènent. Ils savent s’affranchir de toutes les difficultés terrestres pour insuffler l’espérance qui les anime. Le capitaine Goupil était de ceux-là.

Entré à 18 ans à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1939, il suit d’un pas confiant son père. Il sort prématurément au bout de huit mois au sein de la promotion Amitié franco-britannique. Il rejoint les Troupes de marine et est nommé lieutenant fin 1940.

Il parvient à emprunter le dernier navire quittant les côtes françaises et vogue désormais vers son destin, qui s’écrira en Extrême-Orient. Isolé dans un poste en Indochine, il s’évertuera à maintenir la volonté de se battre chez ses hommes.

Le 2 avril 1945, un mois après le début du sanglant « coup de force japonais », il est touché par une rafale de mitrailleuse au poumon et au bras. Peu lui importe. Il ne daignera jamais abandonner ses hommes.

Rétabli après une convalescence au sein de la colonne Alessandri, il retourne en Indochine. Il s’y démarque jusqu’en 1950 par son audace et sa capacité à comprendre et aider les peuples locaux. Il sera fait capitaine en 1946 à 26 ans.

Rapatrié en métropole en 1950, il se porte volontaire pour une unité nouvelle. Un bataillon commandé par le général Monclar doit être envoyé en Corée. Le capitaine Goupil s’engage à former une compagnie constituée de soldats coréens.

Insigne de la promotion “CNE GOUPIL”. L’insigne d’azur, rappelant l’engagement du CNE Goupil dans les Troupes de marine, est chargé en pal à gauche de l’inscription d’or « 1951 », année de son décès. En pointe, figure l’insigne de l’unité dans laquelle il servait, celui du Bataillon français de l’ONU. Son grade et son nom sont inscrits en lettres capitales sur une épée, symbole du statut de l’officier, posée en pal gardée d’or et à la lame d’argent. Un dragon d’Indochine s’y entrelace, représentant le long baroud du parrain dans ces terres.
En haut à droite, crachée de la gueule du dragon, la Gloire du casoar, symbole des Saint-Cyriens.

D’une tâche que tant d’autres auraient négligé, Goupil en fit une pièce maîtresse du bataillon et sa plus belle victoire. De Chypiong-Ni à Twin-Tunnels, ces Coréens furent la clef qui tant de fois sauva l’unité française.

Le 26 septembre au matin, il est proposé à titre exceptionnel au grade de chef de bataillon. Cela fait treize jours que le bataillon lutte à Crèvecœur, décimé par les obus chinois. Le capitaine Goupil grimpe sur la crête au-dessus de lui afin de pouvoir coordonner l’assaut.

Au sein du bataillon, il est surnommé l’Archange, tant il est apprécié de ses hommes.

Subitement, les mortiers ennemis s’abattent sur sa position, figeant alors le bataillon, et les pitons de Crèvecœur dans le silence.

Il est à Crèvecœur un capitaine oublié, dont le combat fut celui de la Liberté. Que la Gloire de cet Archange ne quitte jamais la promotion Capitaine Goupil - Promotion 2022-2025.

Rédaction et droits : © Académie Militaire Saint-Cyr Coëtquidan 2023