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Promotion E.M.I.A.  N° 45   “ Colonel DELCOURT ”   2005 - 2007
Insigne de la promotion Colonel DELCOURT
Né le 24 décembre 1912 à Roubaix, Louis DELCOURT est animé dès ses plus jeunes années d’une force intérieure sans égal. Orphelin de père à l’âge de 1 an, il perd une sœur et un oncle pendant le conflit de 1914-1918. Ces événements trempent le caractère de Louis DELCOURT tandis qu’en même temps s’affirme sa vocation militaire.

Sensible au sort de sa patrie, il s’engage ainsi à 19 ans comme fantassin de 2e Classe, au 9e Régiment de zouaves. Une vocation se dessine alors incarnée par la chaleur de la troupe qui, plus jamais, ne le quittera. Il est élève officier à l’École Militaire de l’Infanterie et des Chars de Combat à Saint-Maixent quand éclate la 2e guerre mondiale.

A l’automne 1941 vient l’heure du départ pour le Niger ; il est affecté au 17e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, au sein duquel il se révèle rapidement un chef d’exception. De 1943 à 1945, en Mauritanie, il commande les Groupements Nomades d’Attar et de Chingetty. Là, aux confins de la Mauritanie et du Niger, se concrétise sa quête de grands espaces et d’aventure.

Le Capitaine DELCOURT embarque pour l’Indochine en 1948. Affecté à la tête d’un poste isolé dans le secteur très sensible de Cao Bang, le long de la RC 4, il prend le commandement de l’unité de Nghia Do dont il fait un remarquable instrument de combat. Il organise, construit, ayant l’œil à tout, faisant preuve d’une redoutable énergie, exigeant envers lui-même avant de l’être envers ses hommes. Surmontant l’inconfort, l’isolement et la solitude, il commande victorieusement ses hommes lors des combats du mois de février 1950.

Le 23 février 1950, la guérilla Viêt-Minh lance une offensive de grande envergure sur le poste de Nghia Do, dernier verrou de la région. Les premières rafales déchirent le silence de la jungle, et tout de suite Louis DELCOURT, calme et lucide, organise la riposte face à l’habileté avérée de l’ennemi ; alors que des coups de feu éclatent de l’autre côté du poste, il décuple l’ardeur de ses hommes par son allant et sa fougue.

Résistant à tous les assauts dans des conditions climatiques éprouvantes, il contraint, par la manœuvre, l’adversaire à se retirer ; il cause aux rebelles des pertes sévères, et mène lui-même la contre-attaque permettant ainsi l’arrivée des renforts.

Lors de ce combat, Louis DELCOURT, magnifique exemple de courage et d’esprit de décision, donne toute la mesure de son talent de chef de guerre et d’entraîneur d’hommes, des qualités qu’il a perfectionnées par une exigence personnelle de tous les instants.

Le 21 juillet 1954, des mains du Général SALAN, le Capitaine DELCOURT est fait Chevalier de la Légion d’Honneur pour « faits exceptionnels de guerre en Extrême-Orient ».

Il part à la retraite avec le grade de colonel après 32 ans de service dont 19 outre-mer. Il fut de toutes les campagnes de l’Armée française. Le Colonel DELCOURT est cité à l’ordre de l’Armée, 3 fois à l’ordre du Corps d’Armée, 1 fois à l’ordre de la Division et 1 fois à l’ordre du Régiment.

Louis DELCOURT aura incarné tout au long de sa carrière ce sens du commandement propre à l’Armée française dans les moments difficiles, fait d’exemplarité et de courage.

Rédaction : Bureau Triomphe, Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan